UN FÉTICHE
Le fétiche, dénomination qui renvoie à une pratique magique ou de sorcellerie, mot certes ambigu, mais dont chacun a une conception plus ou moins forte, est objet de culte et remède à la fois.
Simplifions en disant que le mot a été employé et dérivé a partir du portugais feitiço en relation avec les pratiques supersticieuses rencontrées lors de la prise de possession des côtes africaines par les très catholiques conquérants portugais. Il est associé au latin facticius – fabriqué, de la nous tenons également le mot factice = imité/faux.
Le remède nous met en mesure de confronter les désordres de la nature du corps et de l’esprit. Envoûté par les pouvoirs magiques le remède devient médicament (selon les traditions africaines du moins) et gagne l’efficacité spécifique. Le fétiche matérialise et incarne la puissance du guérisseur qui est également le seul habilité à le manipuler.
Cependant, dans notre façon de penser actuelle, le fétiche conforte l’utilisateur à se soumettre à la détermination hasardeuse des évènements naturels, alors que le remède, le médicament „moderne“, essaye de provoquer le contraire: permettre à l’être humain de se défaire de cette détermination.
Auch auf die Eigenschaften oder, wie man früher sagte, auf die Tugenden dieser Wesen wurde der Mensch früh aufmerksam. Medizinmänner sammelten sie ein , trockneten und zerrieben ihre Körper, um aus dem Pulver Pfeilgift zu gewinnen, auch Tinkturen von blasenziehender Wirkung und Liebestränke von gefährlicher Kraft.
– Ernst Jünger